Nous étions en vacances au Cap d’Agde, et nous partagions une colocation avec Leo. Manque de chance, cette année-là, je cumulais les petits bobos : après une allergie qui m’avait provoqué un urticaire géant, je poursuivais avec une pharyngite qui me donnait une voix de rockeuse.
Line et Maxime nous avaient invités à boire l’apéro dans leur appartement. Ils nous avaient été présentés un an plus tôt par Leo. Le courant était passé tout de suite. Line est également d’origine chinoise, une femme magnifique, classe et élégante avec laquelle je me suis trouvé énormément de points communs, dont une philosophie de vie très zen. Certainement nos origines asiatiques communes. Maxime est également un bel homme raffiné. Un beau couple expérimenté en somme ! Mais dont nous n’avions pas encore approfondi la connaissance…
Cela faisait un an que nous essayions de caler une soirée sans succès. Le destin nous jouait encore un tour ce soir-là, mais malgré mon état, nous avions accepté l’invitation et décidé d’y faire un passage éclair pour les saluer.
Pour couronner le tout, la météo y mettait également du sien puisque ce fut la seule soirée de notre séjour où la pluie fit son apparition. Attentionnés, mes hommes m’interdirent de porter une tenue « Cap » afin de ne pas aggraver mon cas.
J’optais donc pour une petite culotte blanche, un tee-shirt, un jean et je piquais un gilet à Giacomo. J’achevais quand même ma tenue avec des escarpins et un léger maquillage, histoire de rester un minimum féminine.
« Oups j’ai une demi-molle… me dit Leo.
- Quoi ? Mais je ne porte qu’un jean !
- Oui mais avec les talons… Ca te fait un sacré beau ptit cul ! »
L’appartement de Line et Maxime était dans le même immeuble que le nôtre, à Port Nature. Du coup, nous avons pu éviter la pluie. A notre arrivée, de gros yeux ronds étaient rivés sur nous, enfin sur moi, et j’entendis un inconnu dire : « Euh on nous avait vendu des cuissardes, c’est quoi cette tenue ? ». Et tout le monde se mit à rire.
Nos hôtes avaient invité d’autres convives. Nous inclus, il y avait en tout 4 couples + Leo en homme seul. On nous proposa de nous installer et on nous offrit à boire. Nous fîmes connaissance avec tous les invités : Eva et Tom, Marvin et Caroline.
Eva était une sculpturale black, grande, voluptueuse et son visage était magnifique. Elle me dévora du regard… Tom avait de larges épaules et n’avait d’yeux que pour elle, amoureux comme au premier jour. Marvin était un grand homme fin, à l’œil malicieux. Quant à Caroline, une belle blonde aux cheveux ondulés, elle était beaucoup plus discrète mais j’étais convaincue qu’elle cachait un volcan qui ne demandait qu’à entrer en éruption…
Ma tenue fut encore très commentée, et je dus expliquer, entre deux quintes de toux, que j’avais une pharyngite. Prévenant, Maxime coupa la clim pour que je n’attrape pas plus froid. Ou pour que l’atmostphère se réchauffe qui sait ?
Autour de quelques verres et de biscuits apéros, Marvin nous fit tous mourir de rire. Son sens de la répartie, et sa vivacité d’esprit nous désopilaient. Il nous raconta des anecdoctes libertines vécues avec sa douce avant tant d’autodérision qu’on ne pouvait que pleurer de rire. Eva et Tom ne s’en laissaient pas compter et surenchérissaient avec leurs propres expériences.
Line et Maxime se montraient des hôtes impeccables, nous entourant de gentillesse et de bienveillance.
Et puis, l’une après l’autre, chaque personne fit un petit tour aux toilettes, et Maxime tamisa la lumière. Eva et Tom commencèrent à s’embrasser. C’était le signal de départ.
Mes hommes m’interrogèrent du regard : soit on partait, soit on restait mais il fallait que je me décide maintenant. Je choisis de temporiser en passant moi aussi aux toilettes. Je réfléchis à toutes les options qui se présentaient à moi. Ok j’étais malade et je n’étais absolument pas venue pour la bagatelle ce soir. Mais je me sentais bien, c’était une belle soirée, je me sentais en confiance avec des personnes de confiance. Si je devais avoir une première expérience de soirée multi-couples, j’aurais voulu que toutes ces conditions soient réunies. Alors ma petite voix me dit : « Vas-y fonce ! ».
La suite au prochain épisode…